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Les dieux habitent au ministère - The Métropolitain

Les dieux habitent au ministère

Par Pierre K. Malouf le 12 juin 2008

Annoncé en 2005 par le ministre Jean-Marc Fournier, le programme Éthique et culture religieuse remplacera dès septembre prochain l’enseignement moral, de même que l’enseignement moral et religieux catholique ou protestant.  Il sera imposé à tous les élèves du Québec, y compris à l’école privée.  Critiqué depuis le début (l’idée a été lancée dès 1999 par le Groupe de travail sur la place de la religion à l’école, présidé par M. Jean-Pierre Proulx), le projet parvenu à terme provoque de toutes parts des réactions négatives. Chez ceux qui appuient le principe de la laïcité, le volet éthique semble faire consensus, du moins dans ses grandes orientations ; c’est son arrimage au volet culture religieuse qui cause problème.

Lors d’un forum tenu le 19 mars 2007, Mme Solange Lefebvre, qui a contribué à l’élaboration du programme, avouait pourtant que la religion occupe peu de place dans la plupart des familles québécoises.  Le plus ardent avocat du programme, M. Georges Leroux, admet pour sa part que la sécularisation de notre société est un phénomène irréductible.  Les conceptions séculières, « mixtures » de science, de philosophie et « ainsi de suite » ne sont pas encore organisées en systèmes, mais seraient promises à un bel avenir. 

Quoique... Certains disent au contraire qu’on assiste au retour en force du religieux.  Ravis, M. Leroux et ses acolytes s’empressent de hâter le processus. Les conceptions séculières portent en effet, dit encore M. Leroux, sur les mêmes objets que les religions historiques. Les questions que se posent les jeunes : « D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? », peuvent  trouver réponses dans les traditions religieuses des diverses cultures.  Ne cherchez pas plus loin, chers petits, tous ces problèmes ont déjà été résolus !  « Toutes les conceptions immanentes dans lesquelles vous baignez sont prises en charge par ce monde-là. Tout ce patrimoine répond aux mêmes questions. »

Mon coeur d’agnostique bondit dans ma poitrine laïcisée. Affaiblie par des années de stagnation dans les salles de cours, la religion catholique allait enfin s’ébattre dans la cour de récréation avec ses petits camarades protestants, juifs, musulmans, animistes, mais voici qu’on la réintroduit dans l’école en grandes pompes ! On l’a d’abord dépouillée de sa composante essentielle, c’est-à-dire la Foi, mais qu’à cela ne tienne, un cortège hétéroclite l’accompagne dans sa spectaculaire rentrée en grâces.

Les apprenants de la nouvelle génération n’auront donc point à s’envoyer que le seul catholicisme.  On a jeté dans la marmite les dieux et traditions, rites et dogmes, codes vestimentaires et interdits d’un tas de religions, qui donneront à la rata un goût indéfinissable.  Belle indigestion en perspective !

« C’est un tournant majeur dans la société québécoise », déclarait en 2005 M. Roger Boisvert, coordonnateur du  Secrétariat aux Affaires Religieuses. Nous assistons « à un tournant majeur dans l’évolution socio-religieuse du Québec », renchérissait  en 2006 M. Denis Watters, responsable de la coordination des équipes d’écriture du programme.  « Les enseignants vont jouer un rôle historique », annonce en 2008 M. Georges Leroux, qui, le 29 novembre 2006, jubilait déjà :       « C’est quand même extraordinaire, hein ? C’est un projet inouï, ce qu’on s’apprête à faire ! » De quoi être fier : « Nous n’avons de modèle nulle part en Occident. Nous avons voulu faire quelque chose d’absolument impossible. » Le Québec est une société distincte !

Les séances de formation ont débuté, les guides et manuels sont imprimés, les facultés de théologie sont aux anges.  Trépignez tant que vous voudrez, vous du Mouvement laïc, vous cardinal Ouellet, vous M. Bock-Côté, vous parents athées, ou vous fidèles de l’Église des Adorateurs du persil qui frémissez à l’idée que vos rejetons auront vent des pratiques impies de la Congrégation des Croqueurs de salami, et vous surtout les profs, qui n’avez qu’une vague idée de l’héritage chrétien que la génération précédente a négligé de vous transmettre, vous qui êtes des puits d’ignorance en ce qui touche les autres religions, chiâlez tous tant que vous voudrez, vous allez passer par là !

Il est désolant de constater que Gérard Bouchard et Charles Taylor, qui ont produit un rapport discutable, certes, mais solidement argumenté et généralement cohérent, appuient le nouveau programme et pressent le gouvernement d’en faire la promotion. S’il est une de leurs recommandations qu’il faut contester, c’est bien celle-là !

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