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Le festin lu - The Métropolitain

Le festin lu

Par Louise V. Labrecque le 27 novembre 2008

éditions Liber, 2008, 315 p.

 Le repas est un acte social.   Il est le rituel par excellence de la socialisation, soutenu, à partir du dix-neuvième siècle, par un nouveau discours alimentaire, tout à la fois hédoniste et normatif.   Le récent ouvrage de Geneviève Sicotte, Le Festin lu, nous transporte directement chez les Flaubert, Zola, et Huysman, à l’intérieur de plusieurs scènes de repas, lesquelles racontent généralement une histoire, pour révéler un mode de vie.

Chez Huysmans, sans doute parce qu’il est un chef de file d’une décadence tout entière organisée par le biais d’une thématique religieuse où le sacrifice joue un rôle fondamental et structurant, le repas n’est mauvais que pour le célibataire.  Incapable de s’adapter à la société, celui-ci est en quelque sorte l’exclu de service.  En fait, dans tous les repas huysmansiens, l’individu est toujours décrit comme grossier, incapable de délicatesse et de relations vraies, imperméable aux beautés et aux arts, soumis aux intérêts de l’argent et préoccupé de sa promotion sociale.  Au final, le repas est funeste, car il ne débouche jamais sur un monde renouvelé.  

Chez Flaubert, il se dégage plutôt un tableau idyllique, presque lascif.  Toutefois, les personnages se trouvent affectés par une impossibilité de réalisation.  Toujours dans le sublime, ils fabulent leurs vies, et la table devient, dans ce prolongement, le théâtre d’attentes mortifères.  En fait, le tableau idyllique se dégrade dès qu’il commence à bouger, pour demeurer inachevé, incapable de prendre possession du monde, voire incapable de grâce véritable.  Les convives ressemblent à s’y méprendre à une bande de truies en chaleur et de cochons affamés, fascinés par le miroir aux alouettes de l’abondance, du prestige social, ou simplement par une plénitude impossible à atteindre.  En somme, ils n’obtiennent jamais de satisfaction véritable et le quotidien devient immangeable, d’où la place de l’écrivain qui se situe donc hors du monde.

Le repas chez Émile Zola, à l’inverse, est tout entier plongé dans son époque, presque comme un copier-coller, tout en mettant en lumière les tensions de classes sociales et les conflits politiques. Ainsi, ils sont une métaphore concrète d’une époque, permettant de cristalliser les enjeux présentés dans l’œuvre de Zola.  Particulièrement efficace, Zola utilise parfois le repas pour exposer des thèmes tels la mobilité de la population, les échanges économiques ou la répartition des richesses.  En somme, le repas possède un rôle vital et renvoie à la « lutte pour la vie », à travers plusieurs expressions telles « Les gros mangent les petits » ou « Manger ou être mangés ».  Le repas devient un rite, une chorégraphie autour de la domination, ou de la soumission, des uns par rapport aux autres, tout cela dans une valse colorée décrivant les rapports de pouvoir dans toute leur violence niaise, tant le débat ne va nulle part et ne vise, au final, qu’à marquer la différence des classes.  Toutefois, on ne peut que saluer l’écrivain qui, comme l’affirme lui-même Zola, « mange son siècle ». 

Finalement, les manières de manger sont des indices de la capacité des personnages à jouir ou à se contraindre, tout comme elles révèlent et régissent le code pulsionnel d’une époque.  En ce sens, le plaisir que l’on prend à manger ensemble fonde le lieu idéologique, le lieu de langage, où le verbe peut être rédempteur.  Chez les tarés, évidemment, c’est l’inverse, ceux-ci cherchant des boucs-émissaires à toutes leurs frustrations.  En fait, on peut mesurer le caractère dysfonctionnel d’une personne simplement en la regardant manger avec les autres.

 

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