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Deux râteliers valent mieux qu`un - The Métropolitain

Deux râteliers valent mieux qu`un

Par Pierre K. Malouf le 18 décembre 2008

 

La culture, dit le Petit Robert, c’est l’ « ensemble des aspects intellectuels propres à une civilisation, une nation ».  Définissent et distinguent la culture d’un groupe ou d’une société, précise le Petit Larousse, ses usages, ses coutumes, ses manifestations artistiques, religieuses, intellectuelles.  Au Québec, du moins dans le monde politique (ailleurs, je ne sais pas), ces définitions ne sont que partiellement vraies. Au Québec, on n’a que faire de la civilisation, seule compte la nation. Au Québec, point de culture en dehors des arts et des traditions.  La culture scientifique, on n’en a rien à foutre.  Au Québec, on préfère se distinguer que se définir, car nous définissant nous risquerions de constater que nous ne sommes pas si distincts.  Avez-vous remarqué comme nos politiciens sont férus de culture pendant les campagnes électorales ? Parfois, ils ont de bonnes idées.  Abolir la TVQ sur les produits culturels, tout le monde est d’accord avec ça.  Bravo, monsieur Charest !

Lysianne Gagnon le souligne avec justesse dans La Presse du 25 novembre : en inscrivant ce qu’il est coutume d’appeler  la « souveraineté culturelle » au programme du PQ, Pauline Marois suit les traces de Jean Charest, qui lui-même fait renaître de ses cendres un vieux cheval de bataille enfourché dans les années 70 par Robert Bourassa. « Pendant la campagne fédérale, écrit Mme Gagnon, lui aussi [Jean Charest] avait réclamé de but en blanc la souveraineté culturelle [...] ». 

Évidemment, Mme Marois, qui dirige un parti prudemment indépendantiste (bannissons le mot souverainiste, qui n’est qu’un triste euphémisme), va beaucoup plus loin en la matière que le chef du Parti libéral.  L’article 6.4 du programme péquiste débute en effet comme suit : « Rapatrier d’Ottawa les compétences, les budgets et les fonctionnaires associés à la culture et à la communication. Les lois et institutions fédérales sont insensibles à l’identité culturelle spécifique québécoise et il revient au Québec d’administrer pleinement ce domaine vital pour la nation québécoise ». C’est Ionesco qui écrivait en 1972 : « La culture à l’air, de nos jours, d’être un instrument manié par des fonctionnaires pour fabriquer des fonctionnaires. »

Il s’avère  qu’à défaut de s’entendre sur les rites et sur la liturgie,  les trois chefs adhèrent pieusement à  la vérité révélée énoncée dans le Livre Saint... je veux dire dans Québec gagnant avec Pauline.  Ce « rapatriement »,  M. Charest prétend atteindre son but petit à petit par des ententes administratives, M. Dumont par des amendements à la constitution canadienne, Mme Marois par voie de référendum (pendant le débat, elle parlait de rapports de force).  On m’accusera de sacrilège, mais tant pis ! Cette prétendue  insensibilité  des « lois et institutions fédérales » à notre « identité culturelle spécifique », je n’y crois pas.  La bouchée est aussi grosse que le mythe de la création du monde en six jours, ça ne passe pas !

On tentera de me convertir à la foi commune en m’apportant comme exemple de la vilenie fédérale les récentes coupures de 45 millions du gouvernement Harper.  Je rétorquerai que ces coupures déplorables touchaient l’ensemble du Canada.  Que la gent artistique ait réagi avec plus de hargne au Québec que dans le ROC, il n’y a rien là d’étonnant.  Chez la plupart des artistes québécois la fibre nationaliste souffre d’élancements chroniques.  N’importe quel chiquenaude venant d’Ottawa exacerbe le syndrome et fait pousser de hauts cris.    

Les artistes québécois, la culture québécoise, le public consommateur de culture, seraient-ils vraiment mieux servis si le « subventionneur » fédéral s’éclipsait au profit du « subventionneur » provincial ?  Qu’on me permette d’en douter.  Il est rassurant de constater qu’il n’y aura ni référendum ni réouverture du dossier constitutionnel.   Nous  emprunterons la voie lente et prudente des ententes administratives.  Ainsi, la plupart des écrivains québécois (tel est mon cas) pour qui le plus gros montant en droits d’auteur perçu annuellement provient du Département de Prêt Public (DPP) administré par le Conseil des Art du Canada (il s’agit le plus souvent de sommes fort modestes), continueront de vivoter de leur art grâce à un programme... fédéral.  Ainsi, quand un auteur ou un éditeur fera le dépôt légal et à Québec et à Ottawa d’une œuvre nouvelle (ce que je fis il y a deux ans pour un livre d’art), il recevra toujours un chèque... du fédéral, tout en continuant d’enrichir gratuitement la culture québécoise. 

 

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