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Les Sulpiciens et la liberté de presse - The Métropolitain

Les Sulpiciens et la liberté de presse

By Pierre Arbour on January 7, 2010

A l’occasion du 350e anniversaire de l’arrivée des Sulpiciens en Nouvelle-France, de nombreuses fêtes, cérémonies et célébrations eurent lieu pour commémorer cet évènement ainsi que les réalisations des Messieurs de St Sulpice; ces réalisations ne furent pas des moindres surtout dans le domaine de l’éducation.  Un livre vient d’être publié “Les Sulpiciens de Montréal; une histoire de pouvoir et de discrétion 1657-2007, Fides”; curieusement, on n’y fait pas mention d’un épisode marquant de notre histoire ancienne où le Supérieur du Collège de Montréal, Etienne Montgolfier (1712-1791) joua un rôle important quant à la suppression du premier journal au pays.

Un grand oublié de notre histoire post-Conquête est Fleury Mesplet (1734-1794), qui se distingua comme notre premier imprimeur et éditeur, comblant ainsi une lacune désolante, soit l’absence d’une imprimerie au pays.  Les Sulpiciens de Montréal avaient bien tenté à l’époque de la Nouvelle-France d’établir un atelier d’imprimerie; voici la réponse adressée au Supérieur des Sulpiciens de Montréal, François Vachon de Belmont, de la part du Supérieur de Paris, Louis Tronson:

“On a cru qu’il serait inutile de vous envoyer les caractères d’imprimerie que vous demandiez parce qu’on nous a dit que vous ne pourriez pas vous en servir et que les livres ne vous en apprendraient pas assez pour pouvoir réussir.”

Montréal fut occupé pendant près d’une année en 1775-1776 par les Américains alors qu’ils avaient été repoussés à Québec; Benjamin Franklin, alors âgé de 70 ans, accompagné d’une importante délégation officielle se rendit à Montréal au début de mai 1776.  Le but de cette délégation était d’inciter les canadiens français à se ranger du côté des américains afin de se débarasser du joug britannique.  Pour cela, Benjamin Franklin avait en sa possession une lettre en français du Congrès Américain; lettre qui se voulait un plaidoyer en faveur de la liberté.  La lettre fut remise aux notables de Montréal qui restèrent de glace.

Néanmoins, sachant qu’il n’y avait pas d’imprimeur à Montréal, Franklin avait convaincu Fleury Mesplet, né à Lyon, de venir avec la délégation américaine à Montréal avec tout son matériel d’imprimerie.

Franklin, découragé de l’attitude négative des seigneurs et du clergé, décida de revenir à Philadelphie après un séjour d’àpeine deux semaines; Mesplet lui, décida de rester.  Mesplet s’installa donc à Montréal en mai 1776, mais aussitôt après, les Anglais reprirent le contrôle de la ville, et nommèrent Frederick Haldimand (1718-1791) Gouverneur général du Canada; celui-ci trouva que la présence d’un imprimeur à Montréal ne pouvait qu’être bénéfique pour ses habitants et laissa donc Mesplet en liberté. 

Fleury Mesplet obtint alors quelques contrats d’imprimerie, surtout des livres pieux tels que “Règlement de la confrérie de l’Adoration perpétuelle du Saint-Sacrement et de la Bonne Mort”, premier livre imprimé au Canada.  En 1778, il décida de fonder une publication hebdomadaire appelée la “Gazette Littéraire de Montréal”.  Imbu des idées du Siècle des Lumières, Mesplet fit publier des articles des Encyclopédistes, des écrits de Voltaire, ainsi que des plaidoyers réclamant une plus grande liberté d’expression.

Mal accueillie par les autorités religieuses, la Gazette Littéraire signa son arrêt de mort lorsqu’elle ouvrit une tribune aux lecteurs où, sous des noms d’emprunt, certains étudiants du Collège de Montréal firent publier des lettres considérées séditieuses par le Supérieur du Collège.  Après enquête, on identifia les «coupables» et ceux-ci furent mis illico à la porte du Collège.  Habitué à un ordre intégriste pré-Lumières en France, Monsieur Montgolfier s’allia au Seigneur Hertel de Rouville (1720-1793), un juge qui avait ses entrées auprès du gouverneur, pour réclamer la fermeture de la Gazette Littéraire.  Initialement, Haldimand résista aux pressions conjuguées de ces deux notables, au nom de la liberté de presse chère aux Anglais, mais finit par céder, surtout après avoir reçu une lettre de Montgolfier en janvier 1779, où celui-ci réclamait la suppression de la Gazette Littéraire avec comme motif “les éloges continuels à des auteurs impies”.  En juin 1779, Haldimand fit arrêter Mesplet et son rédacteur Jautard, pour cause de “traitorous practices” et sans plus de procès, les fit jeter dans un cachot de la ville de Québec.

Pendant l’emprisonnement de Mesplet, qui dura trois années, son épouse continua tant bien que mal à diriger la seule imprimerie au Québec et à survivre en obtenant des contrats d’imprimerie de la part des communautés religieuses du Québec, y compris des Sulpiciens de Montréal.  La Gazette Littéraire n’était plus, et il fallut attendre la libération de Mesplet pour qu’une autre publication, “ La Gazette de Montréal”, y voit le jour en 1785.  Maintenant bilingue, elle était lue par les Anglais aussi bien que par les Canadiens français.  La Gazette devint ainsi à l’abri de toute tentative de muselage de la part des ennemis de la liberté de presse, puisqu’on pouvait plus difficilement arrêter la publication d’un journal lu par les occupants.  Ce journal devint unilingue anglais en 1794 à la mort de Mesplet, et fut rebaptisé “The Gazette”, qui continue d’être publiée jusqu’à nos jours.


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