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« Heureux sans dieu »: 14 voix pour l’athéisme - The Métropolitain

« Heureux sans dieu »: 14 voix pour l’athéisme

By René Girard on November 4, 2009

L’ouvrage collectif Heureux sans Dieu, qui vient de paraître sous la direction de Daniel Baril et Normand Baillargeon, offre un kaléidoscope sur un thème fort peu abordé dans nos sociétés soi-disant modernes : l’athéisme.  Pourtant, comme le rappelle Hervé Fischer dans sa communication les athées représentent 25% des Canadiens selon un sondage effectué en mai 2008.

Cependant, mal venus seraient ceux qui voudraient trouver dans ce collectif une doctrine sur l’athéisme.  Aucun mythe fondateur sur lequel échafauder quelques principes de base.  Aucun rituel, aucun ornement.  Aucun contenu doctrinaire, aucun guru à adorer.  Pas de prosélytisme.  L’athée ne cherche pas à convaincre, il exprime seulement ce qu’il est. 

heureux-sans-dieu-L-1_resize.pngCertains des auteurs sont athées « presque » de naissance ; c’est le cas de Normand Baillargeon (philosophe) qui se considère « intact de dieu », pour emprunter à Prévert.  Isabelle Maréchal (journaliste, comédienne, éditorialiste et animatrice à la radio et à la télévision) : « D’aussi loin que je me souvienne, je crois bien que je n’ai jamais cru… Croire c’est se rallier à un même courant d’idées et ne plus avoir à penser ». Yannick Villedieu (journaliste scientifique), a compris très jeune que dieu était une hypothèse dont on n’avait pas besoin. Yves Gingras (sociologue des sciences), lui, nous amène tout de suite dans le vif du sujet, c'est-à-dire sa conception de la vie en société : « Croyez en qui vous voulez et élevez les temples que vous voulez (à vos frais et dans le respect des lois et règlements bien sûr…), mais ne perturbez pas la vie publique avec vos pratiques  et encore moins avec vos injonctions religieuses. »  Hervé Fischer (artiste et philosophe) apporte quelque chose de relativement nouveau dans le domaine de la science, la mythanalyse qui réfléchit sur « la puissance de la religion et des superstitions en général ».   Elle a une visée thérapeutique en vue du progrès de la société.  La mythanalyse « considère la religion comme une névrose collective, comme une aliénation masochiste et doloriste ».

Pour la plupart des auteurs l’abandon de la foi religieuse s’est produit vers l’adolescence.  Ghyslain Taschereau (écrivain et humoriste) qui « ne comprend pas pourquoi les représentants de la secte catholique doivent se priver de sexe… Pourquoi donc l’Être suprême leur aurait-il installé bite et con si c’était pour leur en interdire l’usage? ».  Vers l’âge de15 ans, Louis Gill (économiste) a décroché de la religion suite à une discussion en classe, et Daniel Baril (anthropologue) à 13 ans suite à une confession pour « necking », la honte d’avoir raconté ça à un prêtre. Louise Gendron (journaliste) a décroché vers l’âge de 12 ou 13 ans, devant les incohérences de la vie au couvent et de ses « questions insolentes » au dire des religieuses plutôt embêtées de ne savoir quoi répondre.  Arlette Cousture (écrivaine) à 12 ans, elle sert la messe, se fait charitablement traiter d’ « innocente » pour la négligence d’une bonne sœur qui avait omis de sortir le voile de l’ostensoir qu’elle devait remettre au prêtre.  Cette humiliation n’était que le début d’une série de prises de conscience face à la religion, ce qui l’amena à apostasier secrètement alors qu’elle était en Belles-Lettres aux études classiques. « Tout athée que je sois, je n’ai jamais été indifférente à la vie et à ses exigences parfois terriblement difficiles.  Au contraire j’ai toujours été tentée d’aider ou d’intervenir, de soulager ou d’accompagner.  Et ce sont les valeurs que je souhaite avoir transmises à mes enfants ».  Pour Louisette Dussault (comédienne) c’est l’ouverture à une carrière d’artiste, de théâtre et de chant qui transforme son orientation.  Elle s’est vue confrontée à la vindicte de l’Église catholique et de ses mœurs puritaines lors de la création de la pièce de Denise Boucher, Les fées ont soif, en 1978.  Un des moments historiques forts qui a contribué à la libération de la femme au Québec.  Pour Yves Lever (enseignant et consultant en cinéma) le passage de la foi à l’athéisme s’effectuera vers la trentaine après être devenu prêtre jésuite. « Tout ce sacré apparaît dérisoire quand on oriente son esprit dans une autre direction, quand on sait que la soif ne prouvera jamais l’existence de la source ». 

Quatorze témoignages de libération que vous aurez plaisir à lire si vous êtes athées, que vous aurez plaisir à détester, peut-être, si vous êtes croyants et le prenez trop personnel.

Heureux sans dieu, Montréal, VLB éditeur, 2009.


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