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Tout ne va pas si mal - The Métropolitain

Tout ne va pas si mal

By Pierre K. Malouf on September 4, 2008

En santé publique, le Québec vit en régime de pénurie, surtout en ce qui touche les ressources humaines. Le nombre de médecins peut paraître suffisant, il y en a chez nous 215 pour 100 000 habitants, la moyenne canadienne étant de 190. Pourtant, seulement 75 % des Québécois ont un médecin de famille (la moyenne canadienne est de 86 %). Notre territoire serait-il trop vaste ? Nos médecins travailleraient-ils moins que ceux du ROC ? Le modèle québécois (que le monde nous envie) aurait-il quelque chose de bordélique ?

En théorie, nous avons donc assez de médecins ; en pratique, il nous en manque. En dermatologie, par exemple, il nous faudrait cinquante médecins de plus. Les facultés en forment trois ou quatre par an... Nous manquons d’infirmières : le rapport Castonguay dit qu’il nous en faudrait 3 000 de plus, chiffre qui représente à peu près 5 % des effectifs et qui pourrait grimper à 10 000 en 2014. Nous manquons de pharmaciens en milieu hospitalier. La pénurie atteint 18 %, il nous faudrait 220 pharmaciens supplémentaires. La situation ne sera pas corrigée de sitôt : un pharmacien en milieu hospitalier gagne 20 000 $ de moins que dans le privé, mais doit étudier deux ans de plus. Pénurie de médecins, d’infirmières, de pharmaciens, et pénurie aussi, sans doute, de techniciens de laboratoire.

Il est cependant un domaine d’activité où notre système se santé ne connaît aucun passage à vide. Nous ne manquerons jamais... de ministres de la Santé. Loin de moi l’idée de blâmer ici celui a récemment démissionné ou celui qui lui a succédé. Philippe Couillard laisse derrière lui une oeuvre imposante. Plusieurs expriment des réserves (en particulier quant au choix de Saint-Luc comme site du nouveau CHUM), mais rares sont ceux qui jugent qu’il n’a rien fait de bon.

Certes, Amir Khadir prétend que le Dr Couillard « a laissé se détériorer le système de santé au détriment de la population et au seul bénéfice du privé ». Voilà qui est trop exagéré pour ne pas être insignifiant. En fait, la plupart des réformes que le Dr Couillard a pilotées produiront à moyen et long termes de bons résultats. En attendant, bien sûr, les listes d’attente et les délais demeurent trop longs, les infirmières s’épuisent à la tâche, les salles d’urgence débordent, les malades mentaux errent dans les rues. En 2003, les libéraux nous avaient promis mer et monde. Ce qu’on doit leur reprocher ce n’est pas d’avoir trahi leurs promesses, c’est d’avoir trop promis.

Forte de ces constats déprimants, ma vésicule biliaire a décidé à la mi-juin de mettre le système à l’épreuve. La vieille salope m’imposa donc, par un beau samedi après-midi, une violente crise de colique hépatique. Je me rends à pied à l’urgence de l’hôpital Jean-Talon. L’infirmière préposée au triage voit d’emblée que mon cas est sérieux. Je me retrouve sur une civière en deux temps trois mouvements. Dans les minutes qui suivent, on commence à me prodiguer des soins : morphine, radiographie, scanner. Le lendemain matin, échographie. Quelques jours plus tard je suis débarrassé de ma jaunisse, de mes pierres et de ma vésicule.

Je n’ai qu’à me féliciter des soins reçus à l’hôpital Jean-Talon. Le personnel infirmier a beau être épuisé, il n’en laisse rien paraître. Tous ceux et celles qui se sont occupés de moi sont d’un professionnalisme à toute épreuve. Soit, j’ai passé 48 heures sur une civière avant d’être transféré dans une chambre. C’est peu cher payer pour être si bien soigné. Tout ne va si mal dans notre système de santé.

À Jean-Talon, notons-le, la pluriethnicité du personnel est un fait vécu. Je fus traité par des médecins « de souche », opéré par un médecin d’origine vietnamienne, soigné par des infirmiers et infirmières d’origines canadienne-française, haïtienne, maghrébine, est-européenne. À l’occasion d’un code bleu (arrêt cardio-respiratoire), je vis passer au pas de course devant ma porte un médecin coiffé d’une kippa. Je n’aperçus pendant pendant ces dix jours, du moins parmi les employés de l’institution, aucun autre signe religieux ostentatoire que celui-là, qui ne pourra échapper aux interdits qui frapperont un jour le turban, le hidjab et le crucifix. Dura lex, sed lex.

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