Le saviez-vous? Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU (CDH) vient de limiter le principe de la liberté d’expression au nom de la protection du « droit » des religions.
Reporters sans frontières (RSF) annonce que : « La modification du mandat du rapporteur spécial (des Nations Unies) sur la liberté d’expression est dramatique. Elle fait d’un défenseur de la liberté d’opinion un procureur qui a pour mission de traquer ceux qui abusent de cette liberté ». Vous avez bien lu. Il est bien question d’abus de liberté. On croirait faire un bond de 300 ans en arrière.
La nouvelle n’a eu aucune couverture sérieuse dans la sphère médiatique. Pourtant, le CDH est maintenant sous le contrôle de pays délinquants en matière de droits de l’homme, en particulier des pays de l’Organisation de la conférence islamique (OCI).
L’OCI est parvenue à imposer le concept de « droit » des religions, ne pas confondre avec le droit de choisir une religion. L’objectif avoué est de censurer le « blasphème » dans le discours des non musulmans. Autant dire que ce qui est sacré pour l’islam, devra être sacré pour l’ensemble de l’humanité.
Le scandale n’est pas tellement qu’une civilisation théocratique impose son agenda aux civilisations démocratiques. C’est plutôt que les sociétés démocratiques ne prennent pas la mesure du coup qui vient de leur être porté.
« Voyons, tu ne peux pas dire ça. »
Vous entendez bien sûr l’écho de la rectitude politique, cette censure insidieuse qui ne répond de rien ni personne. Demandez à quiconque si la liberté d’expression a des limites et on vous répètera la vieille rengaine sans vraiment y réfléchir: discours haineux, respect des minorités culturelles, négationnisme de l’holocauste, obscénité, etc.
C’est se méprendre sur l’importance de la liberté d’expression que d’admettre comme légitime tout ce qui la dilue. On reconnaît le travail de lobbyistes et de pseudo érudits, qui ont une vision de taupe autant sur l’avenir que sur le passé de la société moderne. Ces imbéciles, la main sur le coeur ne sont en fait que de vulgaires moralistes qui préfèrent imposer leurs opinions plutôt que de les défendre. Bien sûr que c’est odieux que de nier l’holocauste, que de comparer des hommes de couleurs à des singes, que déshumaniser les homosexuels et j’en passe des pires idées. Cependant, ces idioties n’ont d’équivalent dans la bassesse que la volonté des culs bénits de la rectitude politique de les censurer.
Il faut tout dire. D’abord parce qu’une idée qui est pensée, mérite d’être exprimée pour être débattue voire combattue. L’intellectuel américain Christopher Hitchen exprimait très bien la pertinence de tout dire dans un débat qui a eu lieu à l’université de Toronto récemment. Hitchen soutenait qu’il était beaucoup plus pertinent de débattre d’une idée que de la prendre pour acquise. Celui qui nie l’holocauste rend un fier service à tous ceux qui gardent la mémoire de l’holocauste. Il leurs donne l’occasion de défendre leur connaissance et par la même occasion de la faire mieux connaître. C’est plutôt dans les dictatures, où la censure est la norme, que la propagande négationniste fleurit. Pour ne citer qu’un exemple, on n’a qu’à penser aux propos négationnistes du président iranien, une position à laquelle il croit sincèrement puisqu’il n’a jamais pu confronter son idée à la critique.
Les bâillons imposés par les moralistes de droite comme les gauchistes ne sont que des gommages grossiers et des réflexes archaïques qui n’ont plus de place dans une société moderne, séculière et laïque. Interdire un discours n’a jamais déraciné les pensées abjectes. Le seul effet de la censure est d’entraîner plus de censure. Voyez la logique des musulmans : si on interdit le négationnisme de l’holocauste, autant interdire le blasphème contre l’islam. Le pire c’est qu’ils ont une logique parfaitement appliquée à une incohérence sur la liberté d’expression.
Interdire un discours, c’est surtout interdire qu’il soit entendu. Hitchen vous demande de nommer une personne au Canada que vous estimez en droit de vous dire ce que vous pouvez entendre? Personne? Qui veut abandonner sa liberté à un autre? Pourtant, c’est précisément ce qui vient de se produire avec la décision du CDH. Nous avons abandonné notre liberté d’expression au bon jugement de l’OCI.
Il est crucial de réaliser que nous avons affaire à une attaque ciblée contre la pierre angulaire de la civilisation occidentale. La liberté d’expression ne peut pas mourir sous prétexte de protéger l’ego d’une pensée théocratique qui n’a pas sa place dans un monde moderne. Ce n’est pas un combat entre la droite et la gauche, entre le riche et le pauvre, entre le croyant et le non croyant, mais un combat entre la pensée rationnelle et la pensée obscurantiste.
Rappelez à ceux qui veulent imposer la censure que 8 journalistes ont été assassinés cette année. Au nom du combat de nos ancêtres pour nous libérer de la tyrannie, en mémoire des grands penseurs qui ont osés opposer la raison à l’obscurantisme, dans la lignée des laïcistes qui ont chassé le religieux de l’état, nous devons résister à la guerre islamiste contre la liberté d’expression, nous devons tout dire.
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